Le vendredi 17 février, des agriculteurs ont déversé des tonnes de fumier devant les locaux de la Maison Régionale de l’Environnement à Toulouse qui abrite notamment France Nature Environnement et notre association Cocagne Alimen’Terre. Leur objectif : manifester leur mécontentement vis à vis des mesures de réduction des pesticides décidées par l’Etat.
Depuis plus de 50 ans les ONG et les scientifiques alertent nos sociétés sur les causes et les impacts de l’agriculture chimique, dite « conventionnelle ».
Les causes ? une sur-production à grands renforts de pétrole et de gaz pour alimenter des circuits longs basant leur modèle économique sur la quantité, le volume.
Les impacts ? une paupérisation et une diminution du nombre d’agriculteurs, des aliments industriels de mauvaise qualité, une obésité galopante, un environnement dégradé, une eau polluée parfois pour des dizaines d’années.
Alors pourquoi, 50 ans plus tard, sommes-nous encore dans cette situation ?
Plusieurs raisons peuvent être identifiées :
l’argent roi. Pour assouvir la cupidité de certains, le système est maintenu à flots alors que la quasi totalité des agriculteurs et des citoyens veulent juste pouvoir vivre de leur travail et manger des produits de qualité tout en vivant dans un environnement préservé.
la résistance au changement. Il est facile de dire à un agriculteur de changer de pratiques, de modèle. Il est beaucoup plus difficile de le faire surtout lorsque des emprunts et des circuits économiques bien établis se confrontent à une prise de conscience
une politique des petits pas. Depuis 50 ans les politiques agricoles européennes et française ont voulu soutenir deux types d’agriculture mais avec beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de moyens sur les filières agro-industrielles. Les subventions n’ont pu favoriser qu’une minorité d’agriculteurs souhaitant changer de modèle et de pratiques
une difficulté bien française à discuter sereinement. Entre les associations de protection de l’environnement et le syndicat agricole majoritaire, force est de constater que le dialogue n’est pas toujours facile. Dommage car les intérêts communs sont évidents au premier rang duquel celui de tourner le dos à des pratiques qui détruisent à terme … l’outil de travail !!
Notre groupement Cocagne Haute-Garonne déplore cette situation et rappelle que la violence ne peut rien apporter de bon à l’indispensable évolution de notre modèle agricole. Chaque jour nous collaborons avec des agriculteurs qui essaient de vivre de leur travail tout en préservant l’environnement. Chaque jour ils montrent que c’est possible.
Alors pendant combien de temps devrons nous encore supporter des violences causées par une minorité ?